sous une lune de miel de montagne russe la jeune australopithèque issue des beaux quartiers d’orange amère du miocène supérieur songe à la pinacothèque andalouse qu’elle a visitée le jour d’après la nième extinction de l’oiseau rare qu’Audubon immortalise dans son carnet de dessin au nombre infini de feuilles d’eucalyptus pendant que l’homo sapiens sapiens fervent chasseur d’images d’Epinal et farouche cueilleur de citrons verts de la Nouvelle-France orientale cherche à l’aide de son céleste gépéesse à se rendre au musée du Prado de Madrid pour y dérober le tableau en deux parties de Dürer celui qui représente Adam et Ève celui où le serpent présente une pomme tentation à Ève alors que les papilles papales d’Adam rêvent d’engloutir une religieuse parfumée au café allongé dans le Jardin des délices une religieuse parfumée au café serré contre son prochain mais Ève n’est pas dupe car la pomme d’Adam n’est que le fruit de l’imagination des papesses et sous-papes ayant traversé les siècles des siècles sans emprunter les passages réservés aux piétons du Mont-de-Piété situé juste en face de la colline de Montmartre où chaque soir l’impavide abbesse de la rue des Martyrs s’enivre d’un lait d’ânesse avec son amie australopithèque issue des beaux quartiers d’orange sanguine du miocène supérieur
Bernard B
Très amusant et bien imaginé 🙂
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merci !
faire entrer l’humour (à divers degrés) dans la poésie (en vers ou en prose) n’est pas chose facile ou courante (Jacques Prévert avait bien réussi)… je joue dans mes pauses surréalistes sur ce registre (avec en arrière-fond le maniement de l’absurde à la Raymond Devos ou à la Stéphane de Groodt, par exemple)…
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Vos jeux de mots sont pleins de saveurs. Merci de cette belle découverte et de votre visite chez moi 🙂
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Publication dans la revue Infusion (20 avril 2018) , revue artistique et culturelle.
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