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comme chaque soir veille la vieille dame longiligne à ligne brisée par le rêve d’une valse de Vienne à mille temps passés à danser avec les loups de mer rouge de mer noire et de mer morte de peur de se jeter à l’eau de vie quotidienne dans une baignoire sans fond où tout corps plongé reçoit une ancestrale poussée de bas en haut de l’arbre généalogique qui fleurit chaque hiver dans l’île de la rituelle réunion qui commence au crépuscule et s’achève en minuscules que des gens de lettres mélangent avec de belles fraises cueillies au bois dormant très peu la nuit si bien que la femme si grande d’âme en peine d’épancher ses larmes de crocodile en profite pour arroser son jardin secret mais aussi celui du voisin qui peste contre la toute croissance de l’herbe folle semée par le propriétaire des lieux-dits à voix haute que n’entend point la muse d’un âge très allongé sur le cerf- volant qui traverse le siècle des lumières à basse consommation dont les prix ne cessent de chuter sur les lourds pavés sous lesquels la plage déroule son tapis pourpre d’émotion de sueur et de sang qui s’écoule paisiblement dans les veines d’un marchand de sables mouvants dans lesquels s’enfonce la vieille dame longiligne à ligne de fond d’un puits de rêveries de la promeneuse solitaire

7 réflexions au sujet de « 9 »

  1. Bernard B Auteur de l’article

    cette pause surréaliste, accompagnée d’une illustration de Marion Roger (www.marionroger.fr) a également été publiée dans la revue (papier et numérique) Ornata (n°3 – mars 2017)

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